Page:Bibaud - Épîtres, satires, chansons, épigrammes, et autres pièces de vers, 1830.djvu/67

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Il trouve impertinent qu’aux Hurons, Iroquois,
Dans leur guerre pour nous, l’on impose des lois,
Je m’indigne à bon droit. Mais, quoi qu’il puisse dire,
S’il fait frémir, parfois, plus souvent, il fait rire :
Dans un tissu grossier de contradictions,
Le vrai même, chez lui, prend l’air des fictions.
Quand il donne au vaincu douze fois plus de gloire,
Que n’en a le vainqueur, au jour de la victoire ;[1]
S’il prédit le passé, raconte l’avenir,
D’un ton gravement sot, je n’y puis plus tenir.
Pourtant, dans ce qu’il dit, soit en vers, soit en prose,
En réprouvant beaucoup, j’applaudis quelque chose :
Dit-il qu’il faut ici plus d’argent, de soldats ;
Je suis de son avis, l’approuve, et ne ris pas :
Soutient-il, défend-il notre brave milice ;
Que ce soit franchement, par humeur, par caprice,
Qu’importe à moi, lecteur ? l’écrivain soit béni !
quoi qu’il en soit, enfin, je me tais, j’ai fini.




  1. À l’occasion du combat naval sur le lac Érié.