Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/107

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dit, entre autres choses, que « la tentative de joindre ensemble des gens dont les lois, le langage et les mœurs étaient dissemblables, lui paraissait absurde ; qu’en joignant ensemble les vainqueurs et les vaincus, on occasionnerait des dissentions désagréables et des discussions mortifiantes ; que ce serait répandre les semences d’une discorde fatale à l’établissement d’un nouveau gouvernement ; la division lui paraissait donc convenable. « La colonie supérieure, continua-t-il, est principalement habitée par des émigrés des ci-devant colonies, qui désirent la constitution anglaise : que les Canadiens français aient une constitution formée sur leurs principes, et les Anglais une constitution semblable à celle du pays de leur naissance ou de leur origine ; que les uns et les autres soient gouvernés comme des hommes ; qu’on n’adopte pas des théories vagues, mais qu’on se conforme aux circonstances du pays et aux préjugés naturels de ses habitans. »

La discussion continua, le 12 et le 14 : plusieurs des clauses furent amendées ; le bill fut lu pour la troisième fois et passé. Il fut porté à la chambre des lords, le 19, adopté par cette chambre, et sanctionné par le roi, à la fin du même mois.

Son Altesse royale, le prince Édouard, (depuis duc de Kent), quatrième fils du roi, arriva de Gibraltar à Québec, le 10 mai, avec le 7ème régiment dont il était colonel. Le 12, le prince reçut, au château Saint-Louis les complimens respectueux des officiers civils et militaires, du clergé et de la haute bourgeoisie. Lord Dorchsster s’embarqua pour l’Angleterre, le 17, et le chevalier Alured Clarke prit, comme lieutenant-gouverneur, les rênes de l’administration.

Le bill, devenu le statut de la 31ème année de Georges III, chapitre 31, est intitulé « Acte pour révoquer cer-