Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/114

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donne, en ce moment, à ce royaume la prééminence décidée et enviée d’une gloire réelle sur toutes les autres nations du monde. La sensation que me fait éprouver le changement qui nous amène cette assemblée, est partagée, je n’en doute point, par tous ceux qui sont en état d’apprécier la grandeur du bienfait conféré, et en conséquence, je me contenterai de suggérer, qu’après les actions de grâces dues à l’Arbitre tout-puissant de l’univers, nous ne pourrions assez exalter la magnanimité et la bonté du roi, le père commun de son peuple, et du parlement, qui a si généreusement coopéré à cet établissement, qui est, à juste titre, le sujet de notre joie générale. Un des motifs qui m’ont porté à vous réunir, a été de vous fournir l’occasion de faire, avec loyauté et reconnaissance, vos remercîmens à sa Majesté ; et, cette dette acquittée, vos conseils seront sans doute employés à faire les lois nécessaires pour asseoir sur des bases solides, et accroître la prospérité de votre pays, » &c.

L’adresse de la chambre d’assemblée, en réponse au discours du lieutenant-gouverneur, n’en fut que l’écho, ou la répétition un peu amplifiée : mais le conseil législatif crut pouvoir prendre sur lui de s’en écarter, et d’injurier la nation française, quoique, suivant le « discours du trône », la Grande-Bretague fût en paix avec cette nation, comme avec toutes les autres.[1]

  1. « Toute louange est dûe à la divine providence, qui après avoir rompu les liens qui unissaient le Canada à la puissance qui l’avait établi, le sauve actuellement des tragédies jouées sur un théâtre d’anarchie, qui outragent l’humanité, et que l’on pourrait même reprocher à des barbares. En conséquence, nous déclarons notre vive reconnaissance envers le ciel, qui, après nous avoir séparés de cette union* nous a laissés aux soins et à la protection d’un monarque qui, ayant employé le succès de ses armes pour étendre sa bienfaisance, et principalement pour cette dernière et la plus grande des instances* répétées de sa munificence, par laquelle nous entrons dans une participation généreuse des priviléges et

    *. Nous nous servons de la traduction officielle M. J. F. Cuguet, que les conseillers canadiens trouvèrent bonne, en apparence.