Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/121

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le joug de l’arbitraire et du despotisme. Heureusement, si personne ne fut plus que lord Dorchester ami du pouvoir absolu, personne aussi, peut-être, ne fut moins enclin à en abuser.

Dans l’intervalle entre la seconde et la troisième session de la législature, « on ne doit pas omettre les associations qui se sont formées avec tant de zèle et de dévouement, dans toute la province, pour le soutien des lois et du gouvernement, et pour repousser (ou déjouer) les trames des ennemis de l’état[1]. » Lord Dorchester avait déjà signalé, et son successeur signala « des individus mal intentionnés, qui avaient manifesté des tentatives séditieuses et perverses pour aliéner les affections des loyaux sujets de sa Majesté, par de fausses représentations », &c., « et particulièrement des étrangers (Français) qui se tenaient cachés dans différentes parties de cette province, et agissaient de concert avec d’autres individus, résidant en pays étrangers », &c. D’autres individus, bien ou mal intentionnés, croyaient ou feignaient de croire que la vigilance, « toute la diligence des magistrats, capitaines de milice et officiers de paix », ordonnée par les proclamations royales, ne suffisait pas pour « réprimer les desseins pervers et les pratiques séditieuses », y mentionnés, non plus que pour découvrir tous ceux (y signalés) qui pourraient tenir des discours séditieux, » ou proférer « des paroles tendant à la trahison, ou distribuer des écrits diffamatoires, tendant à exciter le mécontentement dans les esprits, à diminuer l’affection des sujets de sa Majesté, ou à troubler la paix et le bonheur dont on jouissait dans la province. »

Lord Dorchester n’était pas le dernier à abhorrer les pratiques séditieuses du dedans, et à redouter les ten-

  1. M. Perrault.