Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/156

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Le gouverneur put voir, dans ces paroles, la réprobation des mesures violentes auxquelles il avait eu recours : il n’en persévéra pas moins à exiger la continuation de l’acte en vertu duquel il s’était cru autorisé. « Je recevrai en tout temps avec attention, répliqua-t-il, les renseignemens ou les avis que la chambre d’assemblée jugera à propos de me donner. Dans la présente occasion pourtant, je me sens appellé à observer, que la connaissance que j’ai de l’état de la province ne comporte pas celle que vous dites qu’il est de votre devoir de me communiquer, de l’existence de craintes et d’appréhensions relativement à l’exécution de l’acte « pour la meilleure préservation du gouvernement de sa Majesté », du moins comme applicable au peuple généralement. S’il existe de telles appréhensions, ne se bornent-elles pas à ceux qui pourraient se mettre dans le cas d’être exposés à son opération ? Ceux-là ne manqueront pas de crier toujours fort haut ; et ne seraient-ce pas leurs clameurs qui vous auraient induits à les croire plus nombreux que je suppose qu’ils le sont généralement ? Mais à l’égard des bons habitans de la province, je suis si éloigné de croire qu’ils aient des craintes sur le sujet, que je date la cessation de la fermentation qui existait naguère, et du rétablissement du calme qui a régné depuis, précisément du moment auquel l’exécution de l’acte a eu lieu. Des moyens semblables à ceux qui ont été employés pourraient faire revivre l’une et troubler l’autre, et rien peut-être ne serait plus efficace pour cette fin que de répandre parmi eux les craintes et les appréhensions auxquelles vous avez fait allusion. Quelque simples et peu instruits qu’ils soient pourtant, je compte sur leur bon-sens pour croire qu’il serait difficile d’ébranler leur confiance dans le gouvernement de sa Majesté, parce qu’ils le voient exer-