Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/163

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le commandement fut donné au major C. M. de Salaberry, du 60ème régiment, ou Royal American.

On apprit à Québec, le 24 juin, que les États-Unis avaient enfin déclaré la guerre à la Grande-Bretagne. Quoique le Canada fût, jusqu’à un certain point, préparé pour la défense, cette nouvelle ne laissa pas que d’y causer d’abord une forte sensation. Il fut aussitôt ordonné à tous les citoyens américains d’être hors de la province dans un temps donné. Quelques uns pourtant eurent la permission d’y rester, en prêtant un serment de fidélité à la Grande-Bretagne. Le gouverneur convoqua la législature, afin d’en obtenir de nouvelles aides pécuniaires, et des pouvoirs qui le missent en état de subvenir aux dépenses occasionnées par l’armement de la milice, et de réprimer et punir toute tentative de causer du désordre et de l’insubordination ; ce qu’il pensait qu’elle ferait d’autant plus volontiers, « qu’il était convaincu que sa commission l’autorisait à déclarer, en tout temps, la loi martiale en force dans toute son étendue ». Il informa les deux chambres, que pour suppléer au manque de fonds dans le trésor provincial, le conseil exécutif recommandait l’émission de billets d’armée au montant de £250,000, et il leur demandait des mesures législatives propres à inspirer de la confiance aux personnes qui recevraient de ces billets, et à faire que le public ne souffrît aucune perte de leur mise en circulation.

La libéralité de la chambre d’assemblée surpassa, peut-être, l’attente du gouvernement. Il fut accordé £15,000 pour payer l’intérêt qui pourrait devenir dû sur les billets d’armée : ces billets furent déclarés monnaie courante et légale de la province, payables, soit en espèces, soit en lettres de change du gouvernement sur Londres, &c. Une somme additionnelle de £2,500 fut