Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/179

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termina par la défaite des Américains. Ces derniers furent vengés, jusqu’à un certain point, par l’irréussite de l’assaut donné au fort Érié, où la perte des Anglais fut considérable.

Au commencement de juin, la nouvelle étant arrivée à Michillimakinac, que le général Clarke, de l’armée des États-Unis, avait remonté le Micissipi avec une force considérable, et s’était emparé du village de la Prairie du Chien[1] et du fort Shelby, qui le protégeait, le lieutenant-colonel McDouall résolut, malgré son peu de moyens, de tenter de reprendre ces postes. Vingt hommes des Fencibles du Michigan furent mis sous le commandement du major William Mackay, de ce corps, fait lieutenant-colonel pour l’occasion, avec ceux des Canadiens et des Sauvages qui voulurent se joindre à eux comme volontaires[2]. Lorsqu’après une marche accompagnée de difficultés nombreuses, mais conduite avec prudence, on fut arrivé près du fort, les arrangemens pour l’attaquer, pour couper la retraite à l’ennemi, &c., ne furent pas faits avec moins de prudence et d’habileté. Mais comme l’assaut allait être donné, le commandant américain se rendit, à condition que la garnison et les habitans seraient garantis de tout mauvais traitement de la part des Sauvages. Les peines que se donna le colonel McKay, pour que cette condition fût stricte-

  1. « Le village de la Prairie du Chien, sur la rive occidentale de l’Ouisconsin, est un entrepôt considérable. Cet endroit se présente comme par enchantement, et le contraste est d’autant plus frappant, qu’il annonce une certaine civilisation. La langue française est la dominante : on y est très bien reçu… Les Américains, en général, regardent les Canadiens comme des ignorans. J’ignore s’ils le sont : mais je sais qu’ils sont très polis et très obligeants ; ou du moins, je les ai toujours trouvés tels, même parmi la basse classe. » — M. Beltrami.
  2. Sous les capitaines Anderson, J. Rolette et P. Grignon ; et les lieutenans Graham, Brisbois et Augustin Grignon.