Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/242

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semblée crut devoir rejetter, maintenant que le gouvernement d’Angleterre, dont il avait été l’officier, et auquel seul il était comptable, devait être responsable de sa faillite. Elle prétendait qu’il n’en aurait pu être autrement, présumant que le conseil législatif n’aurait pas accueilli, et que le gouverneur n’aurait pas sanctionné un bill pour le rendre comptable à la province. N’eût-il pas été pour elle de la bonne politique de tenter au moins la chose, quand ce n’eût été que pour laisser à d’autres toute la responsabilité de l’irréussite ?

Quoiqu’il en soit, elle ne perdit pas l’occasion qui se présentait alors, de réclamer contre l’anomalie d’un tel état de choses : d’après un rapport détaillé d’un comité spécial, elle adressa au roi une requête, dans laquelle elle disait, en finissant ; « Qu’elle soumettait l’affaire à sa Majesté, de la part de tous ses sujets du Bas-Canada, dans l’espoir qu’ils ne souffriraient pas dans leurs propriétés, confiées, d’après les instructions royales, et par un acte du parlement, à un officier sur lequel ils n’avaient aucun contrôle ; et que tous les deniers perdus entre les mains de cet officier, ou par lui déboursés sans y être autorisé par la loi, seraient remboursés aux sujets de sa Majesté de cette province, pour être employés aux usages pour lesquels ils avaient été levés. »

À l’instance de M. Bourdages, l’assemblée prit en considération l’administration de Sir George Prévost, on ne saurait dire pourquoi, à moins que ce ne fût pour la mettre en contraste avec celle de lord Dalhousie, et blâmer indirectement cette dernière. Sir G. Prévost avait bien mérité de la province, et s’était fait chérir et respecter des Canadiens en particulier ; mais il y avait alors trop d’affaires importantes à discuter pour ne pas faire regarder la proposition de M. Bourdages comme faite à contretems. La chambre nomma néanmoins un