Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/265

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qu’elle ait un juste contrôle sur tout le revenu, et dit enfin, qu’en supposant même que les revenus applicables au paiement des dépenses du gouvernement civil et de l’administration de la justice, puissent être distribués par aucune autre autorité que celle de la législature, s’ils étaient suffisants pour subvenir entièrement à ces dépenses, la prétention, formée par la présente administration[1] de se soustraire au contrôle efficace et nécessaire de l’assemblée, dans la distribution de cette portion du revenu public, est d’autant moins fondée, qu’attendu l’insuffisance de ces fonds, la chambre d’assemblée étant appellée à fournir des sommes additionnelles considérables et indispensablement nécessaires, pour subvenir à toutes les dépenses du gouvernement civil et de l’administration de la justice, elle a le droit d’attacher à son don telles conditions que l’intérêt du pays lui paraît devoir requérir. »

Il y avait là, au dire des politiques opposés aux prétentions de l’assemblée, fausseté, mauvaise foi, confusion dans les termes, et conclusion erronée : ce n’était pas l’administration coloniale d’alors, plus que celles qui l’avaient précédé, qui avait formé la prétention de soustraire le revenu permanent, ou approprié permanemment et pour des fins spéciales, au contrôle de la chambre d’assemblée : lord Dalhousie avait été, en 1823, et aurait été encore, en 1826, moins pointilleux, moins tenace sur ce point, que ne l’était lord Bathurst. Ce que le gouverneur avait à demander à l’assemblée, d’après ses instructions, était une aide à ajouter au fond permanent, et c’était à cette aide seule, vu la loi exis-

  1. C’était quand elle venait de lire, et quand elle avait encore sous les yeux, les dépêches du ministre des colonies, spécifiant la teneur des instructions données, ou à donner à lord Dalhousie, qu’elle ne craignait pas de se faire accuser de mauvaise foi, &c., par ceux qui ne s’étudiaient pas à adoucir leurs expressions.