cependant, au moment actuel, que les prétentions sur lesquelles il avait été si longtems insisté, et qui avaient donné naissance à ces différens, n’ont fait que changer de forme, et que l’acte de subsides qui a été passé, l’année dernière, n’avait d’autre base qu’une fausse conception et un malentendu. »
La réannexion au Bas-Canada de l’ile d’Anticosti[1] et de la côte de Labrador jusqu’à l’Anse au Sablon, décrétée dans la session du parlement britannique de cette année 1826, fut dûe à une requête ou représentation de notre conseil législatif.
L’esprit de parti qui, tôt ou tard, ne pouvait pas manquer de passer de la métropole dans la colonie, éleva jusqu’aux nues Sir Francis Burton : il lui fit un mérite infini d’avoir donné l’assentiment royal au bill de subsides de 1825, et voulut donner à entendre, en dépit de preuves démonstratives du contraire, qu’il ne l’avait fait que par pure complaisance pour la majorité de l’assemblée, et au risque d’encourir le déplaisir du roi
- ↑ « M. Pursh, le botaniste, a recueilli sur l’île d’Anticosti, dans
un voyage qu’il y a fait, dans le cours du mois dernier, plusieurs
échantillons de plantes et de pétrifications très curieuses. Il
paraît que la pointe sud-est de l’île est composée de marbre blanc,
et s’élève au-dessus du niveau de l’eau, à près de 80 à 100 pieds
de hauteur. La base de cette masse énorme de marbre est de
plusieurs milles en étendue. Cette pierre offre des pétrifications
de vermisseaux de toutes espèces, et est susceptible d’un superbe
poli. Il y a aussi épars, ça et là, des pétrifications en forme de
rayons de miel, où se trouvent incrustées des coquilles bivalves.
Le tout est de la plus grande beauté.
« L’île d’Anticosti est encore dans son état sauvage ou primitif. Les bêtes sauvages, ses premiers habitans, n’ont pas encore été dérangées dans leur possession. Le poisson y est des plus abondant ainsi que le gibier. Le sol, dans l’intérieur, paraît extrêmement riche, et nourrit des millions d’arbres de toute espèce. L’ours y est en grand nombre, ainsi que les animaux sauvages que l’on rencontre sur les côtes du Nord. Telle est la richesse d’une île que l’on a regardée, jusqu’à présent, comme inhabitable pour les hommes. » — Le Canadien, août 1818.