Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/308

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les fidèles sujets de sa Majesté, et c’est de ma part justice d’ajouter, que dans cette classe je comprends la très grande partie du peuple, qui s’est laissé aveugler et égarer. »

Lord Dalhousie pouvait n’être plus disposé à restreindre l’émigration des pauvres d’Angleterre et d’Écosse, ni même, peut-être, celle des États-Unis ; mais il ne douta jamais de la loyauté, de la bonne volonté de la masse de la population canadienne. Mais cette population n’avait pas eu l’avantage d’un cours de leçons politique et constitutionnel ; nous dirions mieux peut-être, de droit métropolitain et de droit colonial, exposant les devoirs réciproques de la métropole et de la colonie, dont les principaux sont, de la part de la première, bienveillance, protection, équité, et de la seconde, fidélité, respect et subordination. Les gazettes, depuis longtems remplies des querelles, ou des prétentions exagérées des corps législatifs, et des déclamations passionnées des partisans publiques, n’étaient rien moins que des guides sûrs, même pour ceux qui en lisaient de différentes nuances politiques ; et « depuis l’extention qu’avait prise le journal, le genre de la brochure était délaissé ». Ce genre aurait pourtant été le plus convenable pour les leçons dont nous parlons. Les brochures qui avaient été publiées précédemment, adaptées à l’époque de leur publication, étaient peu applicables aux années 1827 et 28[1] ; et celle qui paraissait alors ne pouvait pas être un

  1. Il s’agissait, en 1809, de défendre contre « des écrivains anglais, les droits assurés aux habitans du Canada, de conserver leurs coutumes, d’être régis par la législation française » ; et c’est ce qu'a fait « Un Canadien M. P. P. », dans ses « Considérations sur les effets qu'ont produits en Canada, la conservation des établissemens du pays », &c. ; petit ouvrage où, quelques sacrifices faits à l’opinion du temps, sont amplement rachetés par les principes lumineux, les vues saines et les sages maximes qu’on y lit. Dans son Analyse d’un Entretien sur la Conservation des Éta-