Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/309

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guide beaucoup plus sûr que les journaux politiques. Homme laborieux, instruit, mais esprit exalté, impatient du frein de l’opposition, ou de la contradiction, susceptible de se courroucer, à la vue d’abus réels ou apparents, en se les exagérant outre mesure, le docteur Labrie devait voir tout bien, d’un côté, et tout mal, de l’autre ; ne pouvait pas être un écrivain politique impartial, même en s’efforçant d’être équitable[1].

La chambre d’assemblée du Haut-Canada, qui, à la fin de la session de 1827, s’était séparée amicalement du lieutenant-gouverneur, au grand déplaisir des journalistes ultra-démocratiques, ou niveleurs, se les réconcilia en 1828, en se querellant avec son Excellence.

    blissemens du Bas-Canada », &c., le même écrivain « a répété les argumens en faveur des droits reconnus par l’acte de la session ».

  1. « Quand le bien se fait, c’est parce que les gouverneurs le veulent, et que pour l’effectuer, ils n’ont besoin que de se ranger du côté de la constitution. Le contraire arrive-t-il ? la marche des affaires est-elle interrompue, c’est qu’ils se sont unis au conseil contre la chambre ; c’est que la constitution est lésée, et elle n’est lésée que parce qu’elle porte dans son sein les élémens de cette lésion, savoir la composition vicieuse de l’une de ses parties constituantes. Pourquoi cela, me dira-t-on ? Pourquoi la même lésion ne résulte-t-elle pas de l’union de la chambre avec le gouverneur ?… La réponse est aisée à donner ; elle se trouve dans la différence qui se trouve entre la chambre et le conseil. Pliable au désir des gouverneurs qui le composent et l’entretiennent pour être les organes de leurs volontés, le conseil suit leur dictée ; et se porte au bien avec la chambre, lorsque le gouverneur y est lui-même enclin, et alors les trois branches étant d’accord, la constitution a son plein effet. Mais le gouverneur est-il méchant, peu instruit, ou homme faible ; prête-t-il une oreille docile aux conseils des ambitieux et des calomniateurs, il en est tout de suite obsédé ; il tombe dans leurs vues, et avec lui l’officieux conseil : tous deux alors s’unissent contre la chambre, qui, forte et vigoureusement constituée, oppose une noble résistance, garantit ses constituans de mauvaises lois, mais ne peut faire le bien, ni apporter de remède efficace aux nombreux abus qui résultent de l’union des deux autres branches. Heureux encore, qu’elle ait eu ce courage et ce succès ! Autrement composée, elle eût pu, en s’unissant à ses collaborateurs pour le mal, comme elle s’y unit pour le bien, elle eût pu, dis-je, opérer notre ruine, et nous réduire à l’état du plus horrible esclavage. » — Les premiers Rudimens de la Constitution Britannique, &c.