Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/326

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corps, l’irritation et l’exaltation descendissent du degré de hauteur où elles s’étaient élevées[1].

Pendant que le Haut-Canada et le Bas-Canada étaient troublés en grand par la licence effrénée de la presse, les townships ou juridictions de l’Est, subdivision de la dernière province, l’étaient en petit, par la même licence, ou par l’idée exagérée, que l’on commençait à se faire partout des libertés qu’il était permis à un sujet anglais de se donner avec tout le monde, et particulièrement avec les autorités constituées. Le British Colonist, copié par ses confrères, apprenait à tous les habitans de l’Amérique britannique et des États américains du Septentrion, qui le voulaient savoir, les uns pour s’en réjouir, et les autres, pour s’en attrister, que le juge de Saint-François, M. Fletcher, avait été méprisé, ou insulté sur son banc, et qu’il avait vengé sa personne et sa cour par un emprisonnement.

La première nouvelle officielle que nous eûmes ici de ce qui allait se passer en Angleterre, par rapport au Canada, était le contenu de la lettre suivante, adressée, le 4 avril, par M. Huskisson, secrétaire d’état pour les colonies, à MM. Neilson, Viger et Cuvillier :

« J’ai l’honneur de vous informer que j’ai profité de la première occasion, pour présenter au roi les pétitions de certains districts et comtés du Bas-Canada, que vous avez laissées à mon bureau à cette fin ; et il a plu à sa Majesté d’ordonner de prendre sans délai les mesures propres à s’enquérir sur le sujet auquel il est fait allusion dans les pétitions. »

  1. We own we are party-men”, &c.--Quebec Gazette by authority.

    « Vis-à-vis de la patrie, tout homme est homme de parti, et c’est avec difficulté qu’il peut restreindre ses passions… mais il est nécessaire d’imposer silence à ses passions…» — Discours de M. C. Mondelet.