Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/332

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foi ; que d’après les meilleurs renseignemens qu’il avait pu se procurer, la population du Bas-Canada se composait d’environ 450,000 Français, et 80,000 Anglais ; qu’il prenait un intérêt aussi vif que personne au bien-être de cette minorité, mais qu’il n’était pas disposé à soutenir ses droits et ses intérêts, en sacrifiant les droits et les intérêts de la majorité française ; qu’il avait été presque effrayé de quelques unes des expressions dont s’était servi l’honorable secrétaire, en parlant des lois sous lesquelles étaient placés les Canadiens, qualifiant ce systême de barbare, de relique du moyen âge, et le donnant conséquemment comme ne méritant aucun égard de la part de la chambre ; qu’il savait, lui, que les seigneurs et leurs vassaux avaient un attachement inébranlable à la Coutume de Paris, &c. ; qu’il regrettait extrêmement que le noble seigneur qui était à la tête de la colonie eût jugé à propos de recourir à des mesures si rigoureuses contre quelques uns des colons, et particulièrement contre des officiers de milice, des hommes qui, pendant la dernière guerre, se sont si bien distingués par leur loyauté, et par l’enthousiasme avec lequel ils ont défendu l’honneur et la dignité de la Grande-Bretagne ; qu’il croyait que le bill d’union de 1822 avait beaucoup contribué au mécontentement qui régnait actuellement ; qu’il s’était trouvé en Canada, à cette époque, et qu’il pouvait assurer la chambre, que cette mesure, par laquelle on prenait par surprise les Canadiens, avait fait une grande impression sur leur esprit, et tendu à changer les sentimens de confiance et de respect, qu’ils avaient toujours eus pour leur métropole, en soupçons et en méfiance ; que la possession du Canada ne pourrait être maintenue, ou conservée longtems, sans l’approbation et l’affection de ses habitans ; qu’il se flattait que ni la chambre ni le gouvernement