Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 2, 1844.djvu/333

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ne ferait, n’opèrerait aucun changement important dans la constitution du Canada, sans avoir obtenu de nouveaux renseignemens sur le vœu de ses habitans. »

En répliquant, M. Huskisson lut le passage suivant du discours prononcé par M. Pitt, au sujet du bill de 1791 : « Si dans l’origine, la législature n’est point convenablement constituée, il faut se rappeler qu’elle est sujette à révision, et qu’elle pourrait aisément, par la suite, être changée ».

Sir James M’Intosh pensait, comme M. Labouchère, que « l’Angleterre ne pourrait conserver longtems le Canada, à moins qu’elle ne le gouvernât d’après des principes de justice ; et un de nos journalistes en prend occasion de dire : « On ne saurait se jouer du Canada, ni le traiter avec partialité, comme on a fait si longtems de l’Irlande. Le pays de la liberté civile et religieuse est trop près, pour qu’on puisse faire une semblable expérience avec sûreté. »

Le comité spécial commença son enquête par l’examen des diverses pétitions qui lui avaient été référées par la chambre ; puis il entendit les agens, ou députés, chargés de les soutenir, entre autres, MM. E. Ellice, Simon M’Gillivray, Gale, Neilson, Viger, Cuvillier, J. C. Grant, et R. J. Wilmot Horton. Quelques uns des témoins furent interrogés minutieusement, d’autres superficiellement, ou plutôt incomplètement. Il paraît y avoir redondance dans certains témoignages, omissions, ou réticences dans d’autres, et parfois, manque de sagacité dans les interrogateurs[1]. Dans certains cas,

  1. On demande à M. Neilson, s’il sait que les ministres français assistent et parlent dans la chambre des députés : il répond, « Non, nous nous sommes plutôt occupés de la constitution britannique ». (M. N. ignorait ce que savaient tous les Canadiens qui lisaient des gazettes). On fait remarquer au même témoin qu’il y a dans la pétition de Mont-réal, des sujets de plainte, (des