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LITRE SIXIÈME.

Contenant ce qui s’est passé de plus remarquable, depuis
le printems de 1832, jusqu’à l’été de 1835.


Comme nous avons eu occasion de le remarquer, la rédaction de la Minerve s’améliora, vers le commencement de mars, 1832, mais ce ne fut que pour un instant.

Un acte récent de la législature permettait aux membres de l’assemblée de donner leur démission. Au commencement d’avril, M. John Fisher, membre pour le quartier-ouest de Montréal, annonça à ses commettans qu’il leur remettait leur mandat. Il fallut songer à lui donner un successeur, et dans la Minerve du 9, entre plusieurs citoyens plus ou moins recommandables, fut mentionné « le véhément rédacteur du Vindicator », comme ayant « des droits aux suffrages des électeurs, et le plus propre à représenter le quartier-ouest. » Cette recommandation, ou cette suggestion, qui dut d’abord surprendre tout le monde, et qui indigna la population anglaise et une partie des Canadiens, gagna peu à peu de la popularité chez quelques membre de l’assemblée, et chez un nombre de jeunes gens. C’était, de la part de ceux qui faisaient cette recommandation, une nargue faite au conseil législatif, une espèce d’affront offert à la classe élevée et influente de la population, et une injustice envers celle des marchands. Mais ceux qui regardaient comme un malheur, ou comme une honte, que la partie la plus populeuse et la plus opulente de la cité fût représentée par un fougueux