Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/115

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fait, ni ne paraissait devoir être fait par les autorités constituées, pour mettre un frein, opposer une digue, à ce débordement, qui menaçait de noyer dans la démence toute notre population.

Parmi les résolutions de ces assemblées, il y en avait ordinairement une contre l’agiotage, ou la vente des terres incultes à des particuliers, ou contre la surabondance de l’émigration ; mais, loin de tendre à prévenir les maux dont on se plaignait, le ton des harangues et la teneur des résolutions semblaient de nature à les produire, ou à leur donner plus d’extention.

Le 10 juillet, dans un comté du nord, on s’efforça d’atteindre, sinon de surpasser l’outrecuidance de quelque-unes des résolutions de Chambly.

Cette agitation, « non de raison, mais de démence[1] », se serait propagée, probablement, de comte en comté, de paroisse en paroisse, sans l’apparition du choléra dans les campagnes, comme dans les villes, et, peut-être aussi, sans l’existence d’un nouveau journal en langue française « l’Ami du peuple », de l’ordre et des lois », qui s’attacha à faire comprendre combien elle était inconvenante, ridicule, et qui pis est, disturbatrice de la paix publique et désorganisatrice de la société.

MM. Louis Guy, George Moffatt, Peter McGill, John Molson, Pierre de Rocheblave, F. Quirouet, R. U. Harwood, P. de Salles-Laterrière, Jean Dessaulles, B. Joliette, Xavier Malhiot, et Roch de Saint-Ours, ayant été appelés au conseil législatif, et les cinq derniers ayant été tirés de la chambre d’assemblée, il fallut leur donner des remplaçans aux comtés de Richelieu et de Verchères, le choix des électeurs tomba sur des citoyens marquants de ces

  1. Paroles de M. de Lamartine.