Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/125

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que que ce n’est que par le bill de la dernière session, qu’on peut constater la décision de la chambre sur les propositions qui lui furent faites, dans ses messages du 5 décembre et du 20 janvier dernier, et que la chambre n’ayant pas cru devoir donner à ces communications une réponse expliquant les raisons qu’elle avait pour se refuser aux demandes que sa Majesté adressait à sa libéralité, sa Majesté ne peut qu’inférer de là que ces demandes n’ont été jugées dignes d’aucune autre considération que celle que comporte un refus péremptoire et sec. Dans ces circonstances, sa Majesté ne fera pas revivre la discussion de la liste civile, mais Elle subviendra à ses dépenses, au moyen des fonds que la loi a mis à sa disposition, étant persuadée que par là Elle agira d’une manière plus conforme à sa dignité et maintiendra plus efficacement la bonne intelligence dans laquelle Elle désire toujours être avec la chambre d’assemblée du Bas-Canada. »

Dans une autre dépêche, communiquée le même jour, à l’assemblée, lord Goderich feint, ou semble feindre de ne pouvoir croire fondées les résolutions adoptées à des assemblées publiques, tenues par les habitans du comté de Gaspé, au sujet de l’expulsion réitérée de leur représentant. Sa Seigneurie ne pouvait croire que ce monsieur eût été puni plusieurs fois, pour une simple infraction de priviléges, encore moins qu’il eût été puni par une chambre contre laquelle il n’avait pu pécher ; mais Elle était persuadée que si les choses étaient telles qu’elles lui avait été représentées, la chambre se ferait un devoir de rescinder le vote par lequel le membre pour Gaspé avait été privé de son siége[1].

  1. La persuasion de sa Seigneurie était illusoire. La chambre répondit à sa communication, en résolvant despotiquement en quatrième et cinquième lieu :