Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/138

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Il y avait ou paraissait y avoir, parfois, dans les adresses de la chambre au gouverneur, quelque chose de plus qu’une indiscrète ou inconvenante curiosité. Lord Aylmer eût à faire à une de ses adresses la réponse suivante :

« J’ai à exprimer le regret que je ressens de ce que des considérations de convenance m’empêchent de me rendre à la demande que m’a faite la chambre d’assemblée, de lui faire tenir toutes les communications à moi faites par le bureau de santé, à l’égard de la conduite de l’officier de santé, à Québec, et tous les documens reçus du dit officier, en réponse ou explication, et tout autre renseignement ayant rapport à la destitution du Dr. Tessier, &c.

« La constitution a revêtu les diverses branches de la législature de certaines prérogatives dont le libre exercice est essentiel pour mettre chacune d’elles en état de remplir ses fonctions particulières. La chambre d’assemblée a reconnu pour elle même ce principe et a agi en conséquence, en plus d’une occasion, et sans expliquer d’avantage un sujet d’une aussi grande délicatesse constitutionnelle, il suffira peut-être de remarquer que l’intervention des diverses branches de la législature l’une à l’égard de l’autre, dans des matières liées avec leurs prérogatives et leur priviléges respectifs, doit tendre évidemment, si l’on y persévère, à troubler l’harmonie qui devrait régner entre elles, et qui est si essentielle au bien public. Ça été dans la prérogative indubitable de la couronne, que le Dr. Tessier a été destitué d’office.”

La curiosité déplacée de la chambre d’assemblée induisit une fois lord Aylmer à lui mettre sous les yeux ce que, par un sentiment de délicatesse, il n’avait pas d’abord, jugé à propos de lui communiquer, comme lui