Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/176

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avec équité envers le Haut-Canada, je serais le dernier à supporter une proposition de cette nature ; mais après qu’ils ont embarrassé notre commerce et nous ont opprimés de diverses manières, je désire voir Montréal hors de leurs mains[1]. »

La substance des discours de ceux des membres qui se montrèrent opposés à cet inique projet nous a paru mériter d’être conservée.

M. Morris : « On propose d’annexer une partie du Bas-Canada à cette province… Je pense que la mesure en question éprouverait des obstacles insurmontables… Montréal approvisionne de marchandises une partie considérable du Bas-Canada ; si Montréal était annexé au Haut-Canada, la totalité des droits perçus à ce port serait versée dans la trésorerie de cette province… Ce serait une injustice criante envers le Bas-Canada. »

M. Bidwell : « Nous pourrions nous embarrasser dans des difficultés sérieuses, en demandant une chose qu’il serait déraisonnable que nous obtinssions. Si nous demandions à l’Angleterre Montréal, etc., elle pourrait nous dire que ce serait une injustice envers le Bas-Canada… »

M. McLean (orateur) : « Je connais les difficultés qui existent ; elles ont occupé le gouvernement d’Angleterre On peut m’appeler un « demi-ami » du Haut-Canada, mais je veux agir d’après des principes de droits et d’équité, et je ne me laisserai pas aveugler par mon zèle pour ma province. Il est tout-à-fait déraisonnable de demander au Bas-Canada une partie considérable de son territoire, contenant une nombreuse population. Je suis intimement convaincu

  1. N’est-il pas risible d’entendre les Haut-Canadiens se plaindre d’être oppressés par le Bas-Canada ?