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celle-ci ; et il s’en suivit des débats où se distinguèrent surtout quelques-uns des jeunes membres[1].

La veille, M. Rodier ayant proposé la nomination d’un comité spécial pour rédiger un projet de réponse au discours du gouverneur, et une motion en amendement, faite par M. Lafontaine, de discuter cette réponse en comité général, ayant été pour le premier moteur comme un coup de lumière, il s’en suivit des débats au moins curieux[2] ; mais l’amendement fût

  1. M. Bourdages : « Est-ce parce qu’on nous déclare la guerre, et qu’on nous dit des injures, qu’on veut lier une bonne correspondance ? Voyez dans leur adresse un échantillon de cette bonne correspondance. »

    M. Neilson : « L’adresse dont on parle n’était qu’une réponse à l’attaque de la chambre. »

    M. Kimber : … « Au reste, ce serait au conseil à faire le premier pas. »

    M. De Bleury : « Peut-on correspondre avec un corps qui entrave sans cesse nos affaires, et sape notre liberté ? ce serait se combler de déshonneur. Je n’oserais me montrer à mes constituans, après avoir ainsi manqué à mon honneur. » ”

    M. Power : «  Pour l’avantage du bien public, il est urgent qu’il existe une bonne correspondance entre cette chambre et le conseil législatif. »

    M. Lafontaine : « Qu’on démontre d’abord que cette correspondance serait bonne, qu’elle produirait quelque utilité. »

    M. Cuvillier : « J’ai entendu dire mille fois plus d’injures dans cette chambre contre le conseil législatif que n’en contient cette adresse. »

    M. Rodier  : « On vient de nous faire une belle apologie du conseil législatif et on nous accuse de l’avoir surpassé en insultes. Si c’est le cas, ce n’a été que dans des discours animés, qui s’oublient bientôt. »

  2. M. Rodier : « Je suis prêt à abandonner ma motion principale pour l’amendement de M. Lafontaine… Hier, j’étais disposé à dire que l’étiquette et la courtoisie n’étaient bonnes que pour les salons mais qu’elles ne sont pas de mise dans un corps délibératif. »

    M. Vanfelson : « Je voudrais qu’on nous dit sur quelle raison on s’appuie pour proposer cette innovation… C’est avoir une bien triste idée de la chambre que de croire que dans un comité général, elle reviendra à ce qu’elle a refusé la veille. Quant au décorum et aux convenances, je déclare qu’ils sont toujours nécessaires. »

    M. Duval : « M. Rodier ayant pris 48 heures pour se décider, s’en vient dire qu’il n’aime pas l’étiquette et les courtoisies ; moi aussi, je n’aime pas fort les courtisans ; mais je sais qu’il y a des convenances de nécessité absolue. »

    M. Bourdages : « S’il y a une circonstance où l’on doive dévier