Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/210

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n’y eût que M. Papineau qui en parût connaître le fond, l’intention secrète, le mérite intrinsèque et caché, et qui les défendit, comme on ferait d’une œuvre chérie, chaleureusement, passionnément, et quelquefois impérieusement, à la façon d’un fameux président de la convention nationale de France. Pourtant, son très long discours ne fut guère que la répétition de ses déclamations précédentes, ou la copie même des résolutions, avec de légères variantes, dénotant que les accès démagogiques, ont été plus ou moins longs, plus ou moins grands, en différentes occasions ou sous différentes phrases allant parfois jusqu’à lui faire vouloir, à l’exemple des indépendans du temps de Charles I, l’abolition complète de la monarchie et de l’aristocratie, et par conséquent, la démocratie pure ou l’anarchie.

Les discours de MM. Neilson, Stuart et Quesnel contre ces résolutions, furent ceux d’hommes sages et réfléchis, mais parlant peut-être trop bas, au milieu de la tempête, ou pour l’occasion. Le seul M. Gugy parut animé, nous dirions peut-être mieux impatienté par les longues, divagantes, mordantes, et souvent éloquentes diatribes de M. Papineau. Ce que ces différents orateurs dirent de mieux alors ne doit pas être perdu pour la postérité.

M. Neilson. « Si je suis prêt à résister à toute attaque contre cette chambre, je suis prêt à en faire autant pour le gouverneur. Comment faire le bien commun en attaquant le représentant du roi ? N’est-ce pas nous mettre en inimitié avec les autorités sons lesquelles nous siégeons, et déclarer qu’il n’y en a pas d’autre que la nôtre ? Il est de même contraire à mes principes d’arrêter la marche du gouvernement, en refusant les subsides… Je serai le dernier à con-