Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/242

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fût prise en considération par le comité central et permanent, dans sa séance du 4 septembre. Ce que ce comité considéra ensuite, savoir : un discours de lord Aylmer, la compagnie des terres, la nomination de M. Gale à l’office de juge[1], ne peut, quelle qu’en soit l’étrangeté, entrer dans une histoire générale.

Enfin, arriva l’époque vue avec indifférence par la masse du peuple, attendue avec impatience par les partisans de mesures extrêmes, et redoutée par tous les hommes modérés qui avaient suivi la marche des événemens et observé le progrès des idées nouvelles. Malgré la confiance réelle ou feinte de quelques journalistes, nul homme tant soit peu clairvoyant ne pouvait bien augurer des élections qui allaient se faire. Si, depuis 1827, il y avait eu quelque changement dans la manière dont elles se faisaient hors des villes, ç’avait été pour le pis. On avait parlé, dans les deux provinces, du mode inconsciencieux, sinon

    mal, et de tenter au moins une autre chance d’un arrangement paisible. Il vaut mieux, j’en conviens, combattre que de perdre toute espérance de se gouverner soi-même. Mais certainement nous devons tenter tous les moyens avant de prendre la résolution d’avoir recours aux armes… Afin de donner au ministre actuel l’occasion de remédier à vos griefs, il m’a paru nécessaire de mettre fin, pour le présent, à nos procédés hostiles. La chambre pourrait passer un bill temporaire de subsides, sous protêt… Si j’étais à votre place, je ne renoncerais à aucune de mes tentatives pour réveiller le peuple et lui faire sentir les injustices qu’il éprouve… Vous ne pouvez avoir un bon gouvernement avant de vous gouverner vous même, et vous, n’y pourrez point parvenir, tant que le conseil législatif existera*. Vous devez persister fermement dans vos demandes « sur ce point ».

    * Grande raison donc pour l’Angleterre de maintenir et même de renforcer ce corps.

  1. «  La nomination de M. Gale au banc de Montréal nous paraît une mesure très malavisée, violant des rapports de comités en Canada, ainsi que les promesses du bureau colonial, et nous paraît propre à faire durer ces animosités et ces malentendus mutuels, que la mère-patrie dernièrement et de nouveau s’est montrée empressé de faire disparaître. » — Gazette de Québec.

    M. Gale avait été nommé juge par Lord Aylmer, d’après l’avis et la recommandation du juge en chef de Montréal.