Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou signes hiéroglyphiques d’une facile interprétation[1].

Le résultat général fût que la fraction agitatrice de la population accapara toute la représentation ; que les amis de la constitution et de la tranquillité publique, c’est-à-dire les neuf-dixièmes de la population canadienne n’eurent pas de représentans, et que la population britannique ne fût représentée que dans quelques townships[2].

Cet état de choses donna à cette dernière l’idée de chercher en elle-même quelque protection, et, de là, naquit une union politique qui prit le nom d’association constitutionnelle. Elle prit naissance à Montréal, après les élections, et s’éleva en deux branches principales, l’une dans cette ville et l’autre à Québec, avec des rameaux, nommés comités subordonnés, dans différentes parties de la province. Ce fût une espèce de contrepoids au comité central et permanent et à toutes ses ramifications, bien qu’elle dut souffrir du désavantage de ne pouvoir pas employer un langage comme celui dont se servait son antagoniste, dans ses résolutions, ses adresses, ses rapports, etc., qui était parfois celui de la fureur ou de la démence.

Les associations constitutionnelles de Québec et de Montréal députèrent en Angleterre, la première, M. John Neilson, la dernière, M. W. Walker.

  1. Voir, par exemple, le pamphlet dont il ordonna la circulation par la province.

    Lord Aylmer étant venu à Montréal, dans l’été de 1834, le Vindicator et La Minerve parurent tout barrés de lignes noires.

    « Nous ne dénonçâmes point le Vindicator et La Minerve, quand ils exprimèrent leur détestation de lord Aylmer en revêtissant (pour revêtant, sans doute) leurs feuilles de deuil, quand son Excellence visita notre ville. » — La Minerve traduisant le Daily Advertiser, journal qui naquit neutre, quant à la politique, en 1833, et qui mourut, à l’âge d’environ un an, radical, ou niveleur renforcé.

  2. MM. Stuart, Neilson, Cuvillier, Quesnel, Badeaux, Casgrain, Duval, Languedoc, Lemay, Berthelet, Young, ne furent point membres de la nouvelle chambre.