Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/248

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nelles, avait bien moins à se plaindre, en fait d’usurpations par l’exécutif, l’assemblée ayant, à plusieurs reprises, déclaré sa ferme détermination de ne pas sanctionner ce qu’elle doit toujours regarder comme une violation tyrannique de ses droits, et que le peuple de cette province regarde comme une dissolution virtuelle de la constitution, des conséquences de laquelle vos pétitionnaires ne peuvent répondre ; que la chambre peut et doit de suite connaître qui sont ceux qui ont autorisé une usurpation de pouvoir aussi criminelle, afin de les amener à un châtiment mérité[1].

Vient ensuite le renouvellement de la demande que le conseil législatif, tel qu’à présent constitué, soit aboli, et que le peuple soit mis en état d’élire une seconde branche de la législature, comme seul moyen de produire l’harmonie ; et puis les dernières élections données comme prouvant que le peuple de cette province partage entièrement les opinions de la majorité de l’assemblée.

On serait tenté de croire que la minorité du conseil et la majorité de l’assemblée s’impatientaient de la longanimité de la métropole, et qu’elles voulaient mettre enfin sa patience à bout, en lui adressant un manifeste aussi ridiculement menaçant que gratuitement injurieux, fruit évident du plus intense accès de délire, dans lequel des hommes puissent être jetés par l’accumulation et la concentration de toutes les passions envieuses, haineuses et vindicatives, enfantées par la politique.

  1. Ce n’étaient pas des personnages moindres que les ministres du roi, sinon le roi lui-même, que la convention de Montréal, voulait ainsi traduire à sa barre, ou à celle de la future chambre d’assemblée, pour être châtiés par elle d’une manière exemplaire, ou condigne.