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rin, Lafontaine, Caron, Bédard, Girouard, Leslie et O’Callaghan ; mais il y avait pour la majorité des membres des choses plus pressées, et dès le premier jour de la session, on eût la preuve qu’ils étaient venus au parlement dans un état d’exaltation et d’exaspération extraordinaire.

À peine les membres furent-ils descendus de la salle du conseil législatif que M. Morin proposa que la chambre se formât en comité sur l’état de la province. Cette proposition n’éprouva pas d’opposition, d’abord, mais M. Morin ayant proposé comme résolution préliminaire, que la chambre adoptât la requête de la convention de Montréal, déjà expédiée pour l’Angleterre, il s’en suivit des débats où il fût encore dit des choses étranges[1].

Le discours de M. Papineau contenait une suggestion dont M. Morin parut se prévaloir, pour proposer que la chambre se formât en comité sur le discours prononcé par le gouverneur, à la clôture de la dernière session. Les résolutions qui s’en suivirent, et dont la dernière était que ce discours fût biffé des journaux de la chambre fournirent au « véhément » rédacteur du Vindicator, qui avait été fourré « sans cérémonie » au comté d’Yamaska, l’occasion de l’emporter sur tous les autres orateurs par la quantité et la qualité des injures dont le gouvernement fût accablé, en même temps que la minorité de la chambre, et à M. Gugy

  1. M. Gugy : « Il me paraît bien extraordinaire qu’on demande un comité sur l’état de la province, le premier jour de la session…

    M. Papineau (après avoir dit du gouvernement, qu’il a refusé de rendre justice contre une bande de meurtriers armés) : Je n’aime pas les gens qui viennent ici s’arrogeant un pouvoir arbitraire… qui veulent une aristocratie héréditaire, projets des plus ridicules que les bayonnettes seules pourraient soutenir. »…