Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/261

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« Que cette chambre, n’attendant des autres branches de la législature nulle coopération dans les travaux d’une session propre à promouvoir le bien du pays, ne peut, avant d’interrompre ses travaux, qu’elle est dans l’impossibilité de continuer, se dispenser de protester hautement contre un acte du gouvernement exécutif, qui élude la lettre de la constitution et en viole l’esprit[1], et qu’en attendant que le peuple de cette province puisse être protégé avec efficacité par les travaux de sa législature, cette chambre persiste à demander la mise en accusation de son excellence, le gouverneur de cette province, et persévère dans ses déclarations et demandes, contenues dans ses adresses et pétitions au roi, et aux deux chambres du parlement du Royaume-Uni, et ses résolutions sur lesquelles les dites adresses et pétitions étaient bâsées. »

Après cette détermination, la chambre dédaigna de prendre en considération un message contenant une estimation des dépenses probables de l’année courante, et s’ajourna, et ainsi fit-elle jusqu’au dernier jour de la session, dont nous n’avons plus rien à dire, sinon, qu’à cette époque, le moindre signe de modération, d’une intention d’agir dans la vue du bien public, nous semble devenir digne d’éloge, et ce signe nous l’appercevons parfois chez des membres de la majorité habituelle, mais tel était l’esprit du temps, ou plutôt la maladie des esprits était telle, qu’après la session, un des nouveaux membres se crut obligé d’exposer les raisons qui l’avaient empêché de voter sur une question vitale, avec la majorité, quoiqu’il pût s’appuyer de l’opinion de vingt-cinq collègues. Les débats ne furent presque qu’une suite de querelles injurieuses,

  1. On aurait dit que la majorité de l’assemblée s’était fait une loi de ne parler plus que contradictoirement à la vérité même évidente.