Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/293

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cession, prend un juge de la cour du banc du roi pour présider le conseil législatif, et se mêler dans les tourbillons de la politique ; qui profite de la première occasion qui s’offre pour placer ou récompenser Samuel Gale, etc.

Quoique M. Clapham ne pût voir que les juges eussent manqué à leur devoir, ou « enfreint les privilèges de la chambre, » en demandant non une faveur, mais ce qui leur était dû, et qu’il ne pût vouloir qu’ils fussent retenus dans la dépendance de la chambre, la proposition de M. E. B. O’Callaghan fût agréée, la demande faite au gouvernement, et la réponse suivante reçue de son Excellence.

« Après mûre réflexion, et malgré tout le désir possible de me rendre aux désirs de la chambre, je sens que je ne puis, en consultant mon sentiment de devoir public, et dans le consciencieux exercice d’une discrétion inséparable de la haute charge que je remplis, accéder à la demande faite dans cette adresse. »

Ce sont des paroles presque mielleuses qu’on vient de lire, si on les compare à la kyrielle d’injures proférées dans le 4ème rapport du comité permanent des griefs, contre le « ci-devant gouverneur en chef, » qui a rompu ses promesses, violé ses déclarations, et s’est joué des ordres du roi son maître,[1] et a retenu M. Gale sur le banc, malgré l’ordre formel de son supérieur. Ce rapport, signé E. B. O’Callaghan, se terminait ainsi, aussi oiseusement qu’impertinemment :

« Votre comité conclut que M. W. lord Aylmer…

  1. Le prétexte de cette odieuse calomnie était que la maladie ayant empêché le juge en chef de remplir son devoir, comme président du conseil législatif, pendant la session de 1834, lord Aylmer avait nommé à cette place, l’honorable Bowen, l’un des juges du district de Québec, et ramené ainsi sur l’arène politique,