Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ceci avait lieu avant la communication des extraits des instructions des commissaires royaux, faite par M. W. L. Mackenzie à M. Papineau, et par ce dernier à la chambre, et avant les observations de quelques journalistes du Bas-Canada, à l’appui du but que le sieur Mackenzie s’était proposé, en faisant cette communication ; et cela explique pourquoi, après que l’appel nominal n’avait pu être emporté qu’à la majorité d’une voix, la proposition faite par M. Morin, le 8 février, de prendre en considération l’état de la province, fût agréée par 49 contre 4.

    tion actuelle, qui est déjà en butte aux injures les plus grossières des ennemis du peuple, qui se font une gloire de la dénaturer et de la dénigrer, qui a sacrifié tout pour la chambre, sans que la chambre ait encore fait un seul pas pour maintenir la considération favorable dont elle jouit maintenant. »

    M. Morin : « Si la marche du gouvernement a été arrêtée on ne peut pas l’attribuer à la chambre mais à l’administration. Je conviens que les dispositions conciliatrices de la présente administration méritent l’attention du peuple et de la chambre. »

    M. Gugy : « Puisque chacun désavoue l’intention de faire la guerre, cessons donc d’en avoir l’air. Nous pouvons présentement obtenir ou perdre pour jamais ce que nous demandons. Si les promesses faites ne se réalisent pas, si nous sommes trompés, nous pouvons encore recourir aux moyens dont nous avons fait usage ; mesurer notre force et nous venger. »

    « J’ai tait des extraits des instructions de lord Gosford, que j’ai envoyés à Québec. Elles produiront sans doute beaucoup de sensation partout le Bas-Canada, car elles maintiennent des principes tout-à-fait différents de l’esprit de la constitution anglaise et d’un gouvernement libre et responsable. » — Mackenzie.

    « Nous ne savons pas encore quelle sensation ces documens ont produite sur la chambre ; mais nous avons une garantie, dans sa conduite passée, qu’elle ne trahira pas la confiance que le peuple repose en elle. Elle a son guide dans les 92 résolutions ; qu’elle y tienne fermement : c’est la boussole qui doit la conduire dans l’orage… C’est un moment de crise… En attendant, nous recommandons aux membres de tenir aux principes avant tout : advienne que pourra. — La Minerve.

    « On est lassé, dégoûté à jamais de l’état d’incertitude déchirante où l’on nous tiens, depuis si longtemps. Il faut que cela finisse. Il faut que l’on sache si l’on se moquera plus longtemps des remontrances de deux peuples. » — Le Canadien.

    « En avant » est devenu notre mot d’ordre… C’est en vain qu’on veut enforcer † chez un peuple un système de gouvernement qui ne lui plaît pas »… La Minerve.

    † Traduction probable du verbe anglais to enforce.