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DU CANADA.

et ferme de la partie la plus importante des affaires publiques dont sont chargés les fonctionnaires les plus élevés du gouvernement. Cette agitation pourrait aussi leur faire tort directement, ainsi qu’à la société à la tête de laquelle ils sont placés, en mettant continuellement en question, d’une manière offensante, la rémunération qu’ils reçoivent… Discuter, d’année en année, si l’on accordera ou non, des subsides pour payer ces fonctionnaires, ce serait presque reconnaître que l’existence de ces charges est elle-même une question qu’on peut débattre tout les ans… Il est particulièrement nécessaire que l’autorité royale, représentée par les officiers de sa Majesté, soit reconnue très distinctement, comme un des principes inhérens du système social,… et on doit les mettre à l’abri de toute influence et de tout soupçon d’être influencés par la crainte ou la faveur. Les intérêts de la liberté et d’un bon gouvernement exigent que ceux sur la fermeté et la constance desquels le maintien de l’ordre et de l’autorité des lois dépend principalement, n’attendent pas leur subsistance de la faveur d’un corps qui partage et réfléchit la plupart des mouvemens variables de l’esprit public.

Tels sont les principaux motifs qui m’ont porté à conclure que le roi ne pouvait, en consultant les intérêts de ses sujets canadiens, abandonner le contrôle que sa Majesté exerce maintenant sur le revenu héréditaire et territorial, si ce n’est moyennant une liste civile suffisante. Quant au montant qui doit-être demandé, on pourrait le baser sur les propositions très modérées du comte Ripon. Mais comme sa Seigneurie se proposait de retenir pour la couronne le revenu héréditaire et territorial, en demandant une liste civile plus forte, on agirait parfaitement en harmonie avec le