Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sente, est un de ses grands moyens ; et pour mieux parvenir à son but, il flatte les passions, feint de partager pleinement les préjugés de ceux à qui il s’adresse : il exagère les prétendus torts du dernier gouverneur envers l’assemblée, de lord Aylmer, « qui refusait de reconnaître un des droits les plus sacrés de la chambre, celui qu’elle avait à la communication de tous les documents publics, qui avait refusé à la législature les avances nécessaires pour procéder aux affaires… C’était dans ces circonstances que la chambre usant d’un droit extraordinaire, auquel on ne doit recourir que dans les cas d’urgence, avait, pour forcer le gouvernement impérial à remédier efficacement aux abus, passé les mémorables 92 résolutions… Plusieurs griefs sont réparés ; un grand nombre sont en voie de l’être. On a rappelé lord Aylmer… On nous a envoyé un gouverneur civil… On nous a fourni la communication des documents et dépêches… Le cumul des emplois, le gouverneur s’est engagé à faire Cesser cet abus. Il reste une mesure principale, une question vitale, celle du conseil législatif : elle sera aussi prise en considération. Le présent gouverneur ne nous a pas seulement accordé nos dépenses contingentes, il l’a fait de la manière la plus humiliante pour nos adversaires politiques. Non seulement les promesses, mais les actes mêmes de lord Gosford, jusqu’à ce jour méritent la confiance de la chambre. »

M. Vanfelson n’entend pas se départir des 92 résolutions, il ne veut qu’en suspendre l’exécution, à l’exemple de O’Connell, ce ferme et inébranlable patriote de l’Irlande, qui n’a pas jugé inconvenable de suspendre l’agitation pour la révocation de l’union. « Pourquoi, » s’écria-t-il, « ne suivrions-nous pas un pareil exemple ? Pourquoi n’ajournerions-nous pas nos prétentions jus-