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DU CANADA.

‘Nous n’avons rien de plus à cœur que de voir régner l’harmonie entre les diverses branches de la législature, afin qu’il soit donné un plein effet à la constitution telle qu’établie par la loi, et qu’elle soit transmise intacte à notre postérité.’ Et vers la fin de la même session, elle passa un bill constituant le conseil législatif cour pour juger des accusations portées contre les officiers publics, sans faire la demande qu’il fût rendu électif. » La dépêche conciliatrice de lord Ripon fût, on outre, accueillie dans la province d’une manière qui aurait semblé donner lieu d’espérer qu’il allait s’établir plus d’harmonie dans l’esprit public. Mais malgré ces apparences, l’hostilité qui avait existé depuis si longtems entre les deux corps législatifs, n’était pas réellement éteinte, car le 8 mars de cette même année, l’assemblée adopta deux résolutions (qui cependant furent retranchées de la pétition au roi,) déclarant que la nomination de législateurs par le pouvoir exécutif était fatale à la tranquillité et à la prospérité de la province, et incompatible avec un bon gouvernement. Le 29 mars, le conseil aussi consigna dans ses journaux une série de résolutions dirigées contre les plus importans privilèges de l’assemblée, et surtout contre celui qu’elle avait réussi à établir, après une contestation de plusieurs années, nous voulons parler du droit exclusif de contrôler les affaires financières de la province ; et ce qui est digne de remarque, c’est que, dans la première de ces résolutions on pose comme loi positive une pratique qui, quoique salutaire, ne repose en Angleterre, croyons-nous, que sur une résolution de la chambre des communes. Dans une résolution subséquente, le conseil s’arroge pareillement le droit dangereux de juger jusqu’à quelle