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DU CANADA.

quelconque d’exister en Canada, autrement que par la force des armes. J’engage le noble lord à se rappeler la guerre impie, de l’Angleterre contre les colonies américaines ; qu’il n’oublie pas que les Canadiens ont en vain, depuis plus de vingt ans, demandé le redressement de leurs griefs ; que leur patience est épuisée ; que de l’autre côté du Saint-Laurent, il y a une grande et florissante république prête à les aider. »

M. Robinson parla ensuite : M. Leader avait cité les paroles de Fox : « Je citerai, moi, dit M. Robinson, une expression de cet homme d’état, articulée dans le cours des débats auxquels il a été fait allusion : M. Fox ne supposa jamais qu’il pût exister une telle anomalie qu’une chambre d’assemblée accaparant tous les pouvoirs de l’état. M. Fox fit usage de l’expression mémorable, et posa comme un grand principe que toutes les parties de l’empire britannique qui avaient besoin d’une constitution devaient en avoir une d’un caractère mixte et d’une nature analogue à la constitution britannique, un mélange de monarchie, d’aristocratie et de démocratie. C’est ce gouvernement là qu’il croyait le meilleur et le plus convenable à des sujets britanniques… Quel est le but de rendre le conseil législatif électif ? N’est-ce pas celui d’en faire le simple écho de l’autre chambre ? J’aimerais mieux qu’il fût aboli, et j’espère qu’en cherchant à le mettre d’accord avec la chambre d’assemblée, le noble lord ne veut pas le rendre dépendant de ce corps. Je n’espère pas voir les canadiens satisfaits, si outre M. Papineau et son parti, M. Roebuck et M. Hume continuent à leur envoyer des écrits inflammatoires. Il en serait du Canada comme des autres provinces de l’Amérique du Nord, si ce n’était de ces boute-feux, qui s’efforcent de persuader à une industrieuse classe d’hommes que