Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/401

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leur connection avec l’Angleterre détruirait leur nationalité. Les libertés des canadiens ont-elles étè envahies ? Non ; ils n’usent du pouvoir qu’ils possèdent pour se défendre, que dans le but d’arracher au parlement britannique un acquiescement à leurs demandes… Prendre sur les revenus de la colonie les fonds nécessaires au maintien du gouvernement, ce n’est pas taxer le peuple, car l’argent est déjà perçu et dans la caisse publique. Quant à un conseil électif, si le gouvernement était assez faible pour accorder ce point, je ne doute pas que la première demande ne fût celle d’un gouverneur électif, comme marchepied vers une forme de gouvernement purement démocratique… Le noble lord doit être conciliant, mais il doit aussi être ferme ; tandis que, d’un côté, il concédera aux canadiens tout ce qu’ils peuvent raisonnablement demander, en vertu de la priorité de leurs réclamations comme possesseurs originaires de la colonie, il doit, de l’autre, être prêt à repousser toute tentative de demandes ultérieures… Il faut que le peuple canadien sache qu’il fait des demandes que ni le gouvernement ni le parlement ne voudront jamais accorder… Je dirai au peuple canadien que son audace pourrait avoir l’effet de forcer le parlement britannique d’abroger entièrement la constitution de 1791. »

M. O’Connell. « l’honorable membre a le bon goût de parler de ‘l’audace’ de l’assemblée nationale du Canada : comment peut-il appeler l’assemblée législative ‘audacieuse ?’ Elle se compose des représentans choisis par le peuple : ils sont élus sans intimidation par les suffrages libres du peuple.[1] La compagnie dont. M. Robinson est le président est une

  1. The misfortune is that the constituency is dead to any knowledge or judgement of polilics. — Elliott.