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DU CANADA.

violation directe de ta constitution de 1791. La proposition du noble lord est dans les principes politiques les plus vicieux des temps torys : elle ressemble à la politique qui a causé la guerre civile entre l’Angleterre et ce qui constitue aujourd’hui les États-Unis, et à celle qui a troublé l’Irlande pendant des siècles. Oui entre la situation de l’Irlande et celle du Canada il y a une analogie parfaite. Les habitans du Canada disent que le gouvernement ne doit pas mettre la main sur leur argent ; que puisqu’ils ont le droit de lever des impôts, ils doivent avoir aussi le droit de les approprier. C’est une parfaite moquerie de maintenir le droit de lever des impôts sans le pouvoir de disposer de l’argent. C’est ce qui a produit la résistance de l’Amérique, et grâce à la Providence, le peuple a résisté avec succès à toute tentative de le faire esclave. Que veut le Canada ? le privilége de se gouverner lui-même. Pourquoi lui imposer une misérable singerie, un odieux semblant de la chambre des lords ? Il a déjà été admis qu’il y avait plusieurs délinquans dans ce corps : pourquoi donc perpétuer cette race ? »

Sir C. Molesworth nie que le parlement impérial soit suprême en Canada, en fait d’affaires financières ; il lui paraît évident que les droits, les pouvoirs et les priviléges de la chambre d’assemblée équivalent à ceux de la chambre des communes : il maintient que les députés canadiens ne sont pas responsables au parlement britannique.

Le colonel Thompson parle pour ne rien dire contre les résolutions, puis vient le tour de

M. Roebuck : selon lui, la situation du Canada et celle de l’Irlande sont semblables, et ses preuves principales sont, que les deux pays ont été conquis, et que dans l’un et l’autre, le plus grand nombre est de la