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DU CANADA.

cours sacré de la justice est entravé. Maintenant que tous les griefs dont la chambre d’assemblée se plaignait ont été redressés, cette chambre prend une nouvelle attitude, et demande des choses que le gouvernement n’est pas disposé à accorder… Toutes espèces de concessions ont été offertes à la chambre d’assemblée, au sujet de l’appropriation des sommes provenant du revenu casuel et territorial… S’il n’y a pas de griefs majeurs affectant le peuple du Bas-Canada, sur quel prétexte les subsides ont-ils été refusés, et quel plan faut-il adopter ? Doit-il y avoir des cours de justice, une police, quelque protection pour les propriétés, quelque sûreté pour les personnes ? S’il doit y avoir un gouvernement, il faut des individus pour l’administrer, et ces individus doivent être payés… Je regrette que la mesure soit devenue nécessaire. » M. Hume parla, ou plutôt divagua pendant trois heures, en s’occupant beaucoup plus de sa correspondance avec M. W. L. Mackenzie que de l’état de la question.

M. Gladstone : « La question n’est pas une question de parti ; il s’agit seulement de savoir si l’on doit consentir à ce qui serait pour le Canada une séparation virtuelle de l’Angleterre. M. Hume a beaucoup parlé des griefs du Canada, mais en a-t-il prouvé l’existence ? Ce pays a des garanties suffisantes pour la propriété, la liberté des cultes, etc. Sous ce rapport, de quel droit les habitans du Canada se plaindraient-ils ? Quelle est, en effet, la somme des abus dont ils se plaignent ?… Dans un pays où il n’y a pas de lois oppressives, où le clergé de la majorité possède les biens de l’église, il n’y a pas d’abus tangibles. On veut des changemens organiques, avant d’accorder des subsides ! La question en litige n’est pas entre l’assemblée et l’administration, mais entre l’assemblée