Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/405

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et la métropole, qui a sanctionné tout ce qui a été fait par l’administration.

M. Labouchere croit qu’il est très malheureux qu’on n’ait pas fait d’abord le conseil législatif électif : il est persuadé que si le conseil législatif avait été électif, il ne se serait élevé aucune différence d’opinion entre la population anglaise et la population française ; il n’a aucune objection abstraite à ce que le conseil législatif soit rendu électif, et il n’a entendu aucun argument fondé et tiré de l’histoire coloniale, qui milite contre cette proposition, mais il croit qu’à l’égard du conseil exécutif, les réclamations de la chambre d’assemblée sont insolites. « Elles ne sont, dit-il, ni raisonnables, ni constitutionnelles, et je puis à peine concevoir comment un corps public qui veut être respecté ait pu venir à la détermination de réclamer ce qu’aucune colonie ne peut mettre en avant, et qui est absolument incompatible avec le rapport entre la colonie et la métropole. Il est du devoir de la chambre d’intervenir pour mettre fin à l’état de confusion qui règne dans le Bas-Canada, et de mettre la machine du gouvernement, maintenant arrêtée, en état de marcher. Les mesures proposées s’écartent aussi peu que possible de l’esprit de la constitution. Je présume bien que les résultats ne seront vus de bon œil ni par l’un ni par l’autre des partis extrêmes du Bas-Canada, mais il y a, en dehors de ces partis, une classe nombreuse et respectable d’hommes qui, de tout temps ont combattu les partis extrêmes, d’hommes qui se sont montrés très opposés à la conduite de la chambre d’assemblée, mais très attachés aux principes de liberté, et voulant la réforme de tous les abus dans le gouvernement et dans la législature. C’est en de tels hommes que je mets ma confiance. »