Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des espérances dans la chambre des communes, mais cette chambre nous a trompés ; une malheureuse commission royale a trompé les lords, les ministres et les communes, dans lesquelles nous avions mis une confiance déplacée. Puisque vous avez été partout trompés ; puisqu’on vous offre la coercition, quand vous demandez des réformes, votre unique appui n’est plus qu’en vous-mêmes, et dans votre chambre d’assemblée ; tant que vous déclarerez hautement que vous ne vous soumettrez pas à l’oppression, quoiqu’elle soit sanctionnée par la chambre des communes, vous pourrez défier un mauvais et malhonnête gouverneur et sa horde de partisans coalisés et corrompus, ainsi que ses cabaleurs, ses amis. Justice nous sera rendue, ou nous nous la ferons : ils vont distribuer votre argent parmi les officiers, vos serviteurs, contre la volonté de vos représentans. Ils vont vous voler votre argent : votre devoir est donc simple ; ne leur donnez aucun argent à voler. Examinons ce que firent les américains, dans des circonstances semblables… même les femmes, belles et patriotiques comme nos canadiennes, résolurent d’aider leurs maris, leurs pères et leurs frères à résister à l’horrible oppression que leurs tyrans leur préparaient. J’espère fermement, et au nom des souffrances de votre pays, et du mien, j’en appelle aux femmes du Canada ; je les conjure de m’aider, de nous aider à détruire ce revenu, dont nos oppresseurs forgent des chaînes pour nous et nos enfants. »

Laissant l’orateur « dans les transes » que lui a causé la fureur à laquelle il s’est livré, à la vue des horribles souffrances auxquelles il va être en proie, en conséquence de la « tyrannique » intervention des ministres et du parlement, qui n’ont pas eu honte de trouver que c’était assez pour les fonctionnaires pu-