Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/429

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représentations malicieuse et mensongères, il est de mon devoir de m’adresser très instamment aux habitans de cette province, dans la confiance qu’ils écouteront la voix de la raison, qu’ils respecteront unanimement la juste subordination que prescrivent les lois de leur pays, et qu’ils ne compromettront, par aucun acte d’une aveugle indiscrétion, ni leur bonheur présent, ni leur prospérité future, et qu’ils ne permettront pas que ces intérêts permanents soient compromis ;

« J’exhorte donc très solennellement, par les présentes, de l’avis et consentement du conseil exécutif de sa Majesté, tous les sujets de sa Majesté de cette province à s’unir pour maintenir la paix et le bon ordre, à discontinuer la publication de tous écrits d’une tendance irritante ou séditieuse, je les exhorte à éviter toutes assemblées d’un caractère dangereux ou équivoque, et j’enjoins par ces présentes, et j’ordonne strictement à tous les magistrats, dans l’étendue de la province, à tous les officiers de milice, officiers de paix, et autres bons sujets de sa Majesté, de s’opposer aux projets insidieux dont il est parlé dans cette proclamation, de faire leurs efforts pour les frustrer, et de préserver, par leur loyale coopération, la vigueur et l’inviolabilité des lois dont dépendent leur religion et leur félicité future. »

La proclamation d’un gouverneur qui avait eu besoin de l’avis et consentement de son conseil exécutif, pour exprimer sa confiance et son espoir et exhorter à ne pas faire ce qu’il était tenu d’empêcher, ne devait pas avoir un grand effet sur des gens imbus de l’idée fixe d’aller jusqu’au bout, « arrive que pourra, » et puis, il avait laissé établir à Montréal un gouvernement qui prétendait pouvoir conduire ses affaires,