Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/432

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« Que le rejet du bill des écoles, et le refus de la complétion du canal de Chambly, sont, entre autres, des preuves d’une conspiration traîtreusement ourdie d’avance pour que l’argent n’échappât point à l’empiètement prémédité des ministres et du parlement anglais, qui, tout en reconnaissant l’inconduite de la plupart des officiers, se sont tellement apitoyés sur leur situation, qu’ils se sont donnés pour justifiables de les payer d’un argent qu’ils usurpent en violation de la foi solennellement jurée à la face du monde par les statuts de la 18ème et de la 31ème Geo. III.

« Que le peuple anglais ne continuera à sympathiser avec nous comme l’ont déjà fait généreusement les artisans de Londres, qu’autant que nous serons véritablement animés d’une noble résistance à cette violation flagrante… parce qu’il n’est aucun habitant de la Grande-Bretagne, s’il est vertueux, qui pût souffrir un instant cette injustice, sans exposer jusqu’à la dernière goutte de son sang pour s’en venger, et conserver intact le droit de se taxer soi-même ;

Que la violation de la constitution des Canadas, et le peu de scrupule des ministres de manquer à la foi jurée, portent un coup mortel à la loyauté du peuple de cette province envers un gouvernement coupable d’un attentat aussi grave à ses droits les plus sacrés, et que ce gouvernement ne doit plus être reconnu que comme un gouvernement de force et d’oppression, et qu’il est vis-à-vis de nous ce qu’il était vis-à-vis des anciennes colonies ;…

« Qu’en attendant le jour marqué par la Providence pour éclairer le triomphe de nos libertés, nous devons nous y préparer. »

Ces résolutions, qui l’emportent peut-être, par la grossière impertinence et l’audacieux esprit de révol-