Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/433

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te, sur celles de Saint-Ours et de Saint-Marc, étaient bien dignes du forcené imposé au comté d’Yamaska, mais elles contrastaient singulièrement avec l’état respectable, le comportement paisible et la socialibité de ceux qui furent donnés comme les ayant « proposées » ou « secondées. »

Le même jour au comté de Berthier, la harangue de M. Papineau fût dirigée en partie contre la proclamation. On y fit résoudre en particulier :

« Que les représentans de cette province, quant aux matières de revenus, et à leur appropriation, en ont le contrôle exclusif aussi absolu que l’ont les communes sur celui de la Grande-Bretagne, sans quoi, il ne nous resterait rien que nous pourrions appeler nôtre : les fruits de notre labeur et de notre industrie ne seraient pas notre propriété, mais nous n’en aurions qu’une jouissance précaire et avilissante, révocable à la volonté du parlement britannique…

« Que nous ralliant inséparablement à la majorité de nos concitoyens, qui, dans les comtés de Richelieu, Verchères, etc., ont manifesté de nobles sentimens, nous approuvons leur démarche, et prions nos concitoyens des autres comtés de n’en pas faire moins. »

Les derniers venus dans l’agitation se chargeaient ordinairement, de peur de n’en pas dire ou faire assez de toutes les extravagances et délinquences de leurs devanciers : ici, pour la première fois, croyons-nous, on demande des imitateurs. Mais si les agitateurs avaient résolu d’aller leur train, malgré la proclamation du gouverneur, son Excellence résolut, de son côté, de donner suite à son œuvre, ou d’y ajouter un supplément ; et les gazettes de la fin de juin publièrent l’ordre général de milice suivant, daté du 21 :

« Les officiers de milice commandant les bataillons