Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/444

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publiaient impunément cette correspondance « architraîtresse, » on lisait dans ces feuilles des articles comme le suivant (daté, Londres 21 janvier 1837) : « On doit faire sentir au peuple la nécessité de cesser de faire usage des articles qui contribuent le plus à produire des revenus… Il paraît être du devoir du parti populaire de porter la détresse chez le marchand. Si vous trouvez que le système de diminuer ou de détruire les revenus ne réussit pas, alors, il ne vous restera plus qu’une seule ressource, l’indépendance. »

Toutes ces exhortations à la révolte et ces plans de petite guerre, que lord Gosford laissait publier, et qui tendaient à faire des canadiens, pour la gratification hasardeuse de quelques indigènes exaltés, ou d’étrangers désespérés, un peuple de Miquelets, de Barbets et de Chouans, contrebandiers, brigands, meurtriers, sans foi ni loi, excitèrent l’indignation de tous les journalistes ennemis des excès populaires et la Gazette de Québec exhala particulièrement la sienne, le 13 juillet, dans un article intitulé : « Plan de trahison formé à Montréal pour livrer le Canada aux américains, et dévoilé par L. M. N., » dont nous extrayons ce qui suit :

« Nous avons déjà donné quelques extraits des correspondances de l’architraître L. M. N., qui écrit de Montréal au Daily Express, de New York, et dont les lettres sont reproduites avec avidité par le Vindicator et traduites avec empressement par La Minerve. On a vu que L. M. N. s’était imposé la « noble » tâche de convaincre les américains que le Canada était prêt pour la révolte, qu’il leur tendait les bras et les appelait de tous ses vœux, et que l’intérêt, l’honneur et la reconnaissance envers l’Être Suprême, les obligeaient de venir à son secours. On a vu aussi que