Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/446

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nés par une confiance aveugle dans des chefs qu’ils croyaient animés des mêmes sentimens, ont agi de bonne foi, sans-arrière pensée, et sont revenus ou reviendront sur leurs pas, du moment où ils se seront aperçus où on les a voulu conduire. Comme sujets, comme citoyens, ils exerçaient un droit, en s’adressant à l’autorité légitime mais refuser de se soumettre à la décision de cette autorité, se révolter contre elle et l’injurier, parce qu’elle n’a pas cru devoir accorder tout ce qu’on lui demandait, et cela, sans vouloir même entrer dans les motifs de son refus partiel, ce serait prouver qu’on n’a pas agi de bonne foi, et qu’on aurait mérité un refus absolu et non motivé, l’objet de la demande eût-il été, d’ailleurs, juste et raisonnable. Il est donc de l’honneur, comme il est du devoir et de l’intérêt de tous ceux qui, de bonne foi et sans arrière-pensée, ont adhéré, en leur qualité individuelle, aux 92 résolutions, de protester solennellement contre les intentions qu’on pourrait leur prêter, s’ils ne séparaient pas leur cause de celle des traîtres, qui font de ce refus partiel et motivé un prétexte pour justifier la rébellion, et pour livrer le pays à une horde d’aventuriers, sans foi ni loi, comme on a la preuve qu’ils entendent le faire.

« À Dieu ne plaise, non plus, que nous rendions complices de ces sinistres projets, tous les auteurs de résolutions, source de tant de maux, ou tous les membres de l’assemblée qui ont concouru à l’adresse de 1836, où la chambre déclarait ajourner ses délibérations jusqu’à ce qu’on lui eût accordé ses demandes, dont la principale, sans laquelle toute autre condition, disait-elle, serait inefficace, était que la nomination des membres de la chambre haute fût ôtée au roi et donnée au peuple, conformément au vœu exprimé dans