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« Le lieutenant-colonel Raizenne ayant désobéi à l’ordre du 12 juin, requérant la lecture, à la tête de son bataillon, de la proclamation de son Excellence, le gouverneur en chef, sa Majesté se dispensera, à l’avenir, de ses services »…

M. Raizenne ne tarda pas à être dédommagé de la perte de son grade par une résolution du comité central et permanent, dans laquelle, après un préambule contre la conduite du gouverneur, il était dit que « le colonel Raizenne, par un refus de lire la proclamation, a donné une nouvelle preuve de sa fermeté et de son indubitable patriotisme, et que sa démission… donne de nouveaux droits à l’estime de ses concitoyens, conséquemment, ce comité lui offre, à l’unanimité, ses remercimens. »

Le second objet de l’animadversion de lord Gosford fût un juge de paix, acensé d’avoir « traité la proclamation avec le plus grand mépris et conseillé au peuple d’en rire. » La correspondance entre ce magistrat et le secrétaire civil, commencée le 30 juin, fût terminée le 29 juillet, par la lettre suivante : « Le gouverneur en chef m’enjoint de vous informer, que votre conduite comme juge de paix a été telle, que son Excellence s’est crue obligée de faire émaner l’instrument nécessaire pour vous décharger de la commission de la paix, et que, conséquemment, vous êtes déchu de vos fonctions magistrales. »

Il fût résolu par le comité central et permanent, que ce juge de paix « avait acquis de nouveaux droits à l’estime et au respect de ses concitoyens, » etc.

Si les magistrats et officiers de milice destitués avaient leurs approbateurs, le gouverneur avait aussi, de temps à autre, des manifestations publiques en sa faveur.