Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/463

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de sorte que la majorité de notre chambre d’assemblée après avoir imprudemment « déclaré la guerre à tout le monde, » et cherché plus qu’inutilement à se faire des alliés puissants, en était réduite à compter sur l’inutile sympathie de la chambre radicale de Terreneuve ; car elle ne pouvait plus même se promettre l’appui de M. Joseph Howe, de l’assemblée de la Nouvelle-Écosse, qui lui avait clairement donné à entendre que chez lui, opposition ou « réforme, » ne signifiait pas, comme chez elle, révolution, c’est-à-dire, « la lutte des pouvoirs et des factions, l’état d’anarchie et de terreur, le mépris des lois, la violation des personnes et des propriétés, l’impunité du crime, les soulèvemens populaires, la guerre civile.[1] »

Personne ne s’était attendu que notre chambre d’assemblée pût survivre aux coups désespérés qu’elle s’était portés ; en d’autres termes, qu’elle aurait encore une fois l’occasion de se tirer du mauvais pas où elle s’était aveuglement jetée, à la suite de son orateur, et de le faire sans perte, sinon « avec honneur. » La convocation de la législature pour le 18 août, fit présumer que cette occasion inattendue allait lui être offerte, mais ne fit pas espérer qu’elle s’en prévaudrait pour sa guérison et sa santé future.

Dans son discours d’ouverture, le gouverneur dit aux deux chambres :

« En obéissance à l’ordre qui m’a été signifié, je vous ai convoqués, à cette époque inusitée, afin de vous communiquer les procédés qui ont eu lieu dans le parlement impérial, depuis votre dernière session, et les résolutions qui y ont été adoptées pour les affaires de cette province.

« Cette démarche m’a été prescrite, afin de donner

  1. M. Sauquaire-Souligni.