Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/477

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constances, dépendra, par la suite, le bonheur ou le malheur du pays. De quelle manière veut-on procéder aujourd’hui ? je pourrais dire, à coups d’insistance de notre part, et on nous répondra à coups de gouvernement. En effet, les 92 résolutions nous ont amené la commission royale, dont nous sommes mécontents : la résolution sur le conseil électif, dont on a fait un sine qua non dans l’adresse de l’année dernière, nous a valu les résolutions coercitives de lord John Russell : la présente adresse nous vaudra encore un bill pour prendre nos deniers : alors, de nouveaux troubles dans le pays, de nouvelles assemblées, et quelle sera la fin de tout cela ? de résister par la force au gouvernement ? serait-ce praticable, serait-ce prudent de le faire ? Je ne le crois pas. La marche adoptée par M. Morin tend à repousser le gouvernement par la force. Cette ligne de conduite est dangereuse et peut mener à la révolution. Quand les États-Unis se sont révoltés, les treize colonies souffraient également, et se coalisèrent pour résister à l’oppression, le clergé prêchait la révolution, et malgré cela, ils n’auraient pas conquis leur indépendance sans un secours étranger. Où en sommes-nous ici, sous ce rapport ? Les provinces voisines ne sont pas aussi avancées que nous dans la demande des réformes : le pays même n’est pas d’accord de résister au gouvernement : le district de Montréal est divisé sur ce point, et les deux autres sont presque unanimes à s’opposer à une résistance illégale. »

M. Huot : Lorsqu’il s’agit de se décider sur une question qui doit décider, en quelque sorte, du sort du pays, je ne dois pas donner un vote silencieux. Je ne veux pas faire de reproche à ceux qui, en 1826, ne votèrent que pour six mois de subsides ; mais j’ai raison de croire que, si les subsides avaient été votés,