Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/494

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qui y furent faites, n’aient été la cause des procédés illégaux qui s’en suivirent, que les dernières nouvelles sont favorables, et qu’il y a lieu d’espérer que l’ordre et la paix vont bientôt se rétablir… »

Le 2 septembre : « Vous avez reçu une dépêche officielle du 26 août, vous donnant un détail des procédés de la législature, depuis le commencement de la session[1] jusqu’à sa clôture. Il est évident que le parti Papineau ne sera satisfait d’aucune concession qui ne le mettra point dans une position plus favorable pour mettre à exécution ses vues ultérieures, savoir : la séparation de ce pays d’avec l’Angleterre et l’établissement d’un gouvernement républicain. M. Papineau a été si loin, qu’il doit persévérer, ou se soumettre à une défaite qui détruirait toute son influence ; le plan qu’il suit montre qu’il est décidé à tout tenter pour arriver à son but. Les attaques violentes et injustifiables qui ont été faites par les ultra torys contre les canadiens-français, en général, ont créé une animosité dont M. Papineau ne manque pas de se prévaloir, et j’attribue à cette cause beaucoup de son influence sur un grand nombre des membres de la chambre. M. Papineau a des émissaires dans toutes les directions, et, quoique je ne sache pas qu’il y ait lieu de s’alarmer, il est besoin de beaucoup de précautions et de vigilance, pour prévenir et arrêter les désordres qui pourraient avoir lieu, en conséquence des efforts qui sont faits pour exciter le mécontentement parmi le peuple,

  1. Pendant les huit jours que lord Gosford appela une session, M. Papineau avait gagné 1,000 £ pour le discours qui servit de canevas à l’adresse de la majorité de la chambre d’assemblée. Pendant les mêmes huits jours, le président du conseil législatif avait aussi gagné 1,000 £, non pas à faire du mal, à la vérité, mais à ne faire rien. Il en avait été de même dans les automnes de 1835 et 1836. Ces salaires exhorbitans pour des sessions manquées, étaient, selon nous, un abus criant.