Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/501

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plaisanterie ou d’une niche, faite, par imitation, à l’hon. P. D. Debartzch, que, « tôt ou tard, les traîtres reçoivent le châtiment qu’ils méritent, » et de plus, que « celui qui n’a pas le courage de se déclarer ouvertement l’ami de la réforme doit être considéré comme traître. »

Cependant, le comité central et permanent était infatigable dans ses procédés, surtout, dans ses correspondances, et c’était le gouverneur, qui, en continuant à destituer, un à un, des juges de paix et des officiers de milice, lui donnait le plus de besogne ; car la plupart de ces officiers, à qui l’on demandait d’abord des explications, ne manquaient pas de répondre patriotiquement, et quelquefois très vertement, au secrétaire de son Excellence ; tandis que d’autres prenaient l’initiative, en renvoyant d’eux-mêmes, ou « jetant avec mépris au visage de lord Gosford, » comme s’exprime La Minerve, des commissions qu’ils s’attendaient à se voir ôter au premier jour. Les uns et les autres avaient également bien mérité du pays, aux yeux du comité central et permanent, et recevaient ses éloges et ses remercîmens. Mais l’homme qui travailla le plus, dans ces circonstances, ce fût, sans contredit, le secrétaire civil. Il serait difficile de compter le nombre de lettres qu’il eût à écrire, par ordre du gouverneur, sans parler de la peine d’en lire un plus grand nombre, la plupart assez longues, et écrites dans un genre de style épistolaire nouveau et assez peu agréable à lire.

Au temps où nous en sommes, le Haut-Canada n’était guère moins agité que la province inférieure, avec cette différence que là, les attaques des mécontents étaient principalement dirigées contre la chambre d’assemblée, tandis que, dans le Bas-Canada,