Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/6

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prospérité, le bien-être et le contentement d’un peuple qui lui est cher à plus d’un titre.

« Il n’est pas hors de propos d’observer, que votre réunion actuelle est remarquable par les circonstances particulières qui l’accompagnent. Vous êtes pour la première fois convoqués sous l’autorité de sa présente Majesté, Guillaume IV, et la branche populaire de la législature s’assemble pour la première fois, considérablement augmentée, quant au nombre de ses membres… Ces circonstances constituent le commencement d’une ère nouvelle dans votre histoire parlementaire, et une époque qui, comme je m’en flatte, sera distinguée par l’harmonie et cette bonne intelligence entre les différentes branches de la législature, qui sont si essentielles pour donner un plein et entier effet aux avantages de la constitution que vous avez le bonheur de posséder, et pour la préservation de laquelle il est, à n’en pas douter, de l’intérêt de tous les sujets canadiens de sa Majesté d’adresser au ciel de ferventes prières. »

Ce discours de lord Aylmer, le plus conciliant, peut-être, qui eût encore été prononcé par un gouverneur anglais du Canada, fit dire à un correspondant de la Minerve, le seul journal publié alors en langue française, à Montréal :

« Je remarquerai que la harangue n’est qu’une longue série d’excuses, depuis le commencement jusqu’à la fin : quand le gouvernement en est réduit à venir en suppliant devant le peuple, et à faire des excuses, de cette manière, il faut que sa cause soit bien mauvaise… »

Cet écrivain, qui, un peu plus haut, s’était montré comme hors de lui-même, s’exagérait outre mesure le sens des paroles de lord Aylmer, quoiqu’on y pût