« Lorsque je vous adressai la parole, à l’ouverture de la dernière session, vous étant inconnu, j’étais mû, comme je l’ai toujours été, et comme je le serai toujours, par l’esprit de devoir et de dévouement à mon souverain… Depuis lors, un nouveau, un bien puissant motif, a trouvé place dans mon cœur, je veux dire l’attachement toujours croissant que je porte au peuple de ce pays heureux : c’est un sentiment qui m’accompagne partout ; il me rend plus doux tous mes travaux officiels, et toutes les fois que je reprends la tâche journalière de mes devoirs, il m’apprend à me demander : que puis-je faire aujourd’hui pour le bonheur et la prospérité du Canada ? [1]
Ce discours, qui, dans les premières années du régime constitutionnel, et même plus tard eût été accueilli avec applaudissement et reconnaissance, n’était pas fait pour être compris de plusieurs de ceux qui l’entendirent prononcer. Il devint même bientôt le thème des plus indécentes plaisanteries.
Le premier procédé de l’assemblée, après la lecture du discours d’ouverture, fut la réexpulsion de M. Christie, (encore réélu, par le comté de Gaspé), opérée brus-
- ↑ On lit ce qui suit dans le Canadien du 9 novembre 1831…
Notre gouverneur actuel étant allé visiter la communauté des
dames Ursulines, demanda à voir l’église, et y étant rendu, lord
Aylmer demanda, en regardant çà et là, où était le tombeau du
genéral Montcalm, ne voyant rien qui indiquât l’endroit où il était.
Ces dames lui montrèrent du doigt la place où reposait humblement
le rival de Wolfe. Là-dessus, son Excellence témoigna une
grande surprise de ce qu’aucune inscription ne signalait le tombeau
du héros. Alors le gouverneur dit à ces dames, qu’il en ferait
faire une à ses propres frais : et le 27 d’octobre dernier, elles ont
reçu un morceau de marbre blanc, portant cette inscription :
« Honneur à Montcalm,le destin,en le privant de la victoire,l’a récompensépar une mort glorieuse. »